top of page

Le jour où j’ai mis un genou à terre et j'ai appris à me relever


Crédit photo Cathy Bélanger, photographe

J’ai envie de te parler des vraies affaires
Celles que l’on n’ose pas, mais qui nous touchent et impactent notre vie. Je veux dire haut et fort ce que tant d’humains vivent en silence, en souffrance et isolé. Je veux clamer le droit d’être, de vivre et de se réaliser. Aujourd’hui, j’ai choisi de te parler d’un sujet qui me touche de près et de loin, personnellement et professionnellement. J’ai décidé d’écouter mon instinct et de te jaser avec mes tripes d’un sujet tabou (qui l’est heureusement de moins en moins !) : la santé mentale et l’équilibre psychologique.

Solide et forte !


Depuis que j’ai commencé à écrire mon blogue, je me suis souvent questionnée sur les thèmes et les sujets que je souhaitais aborder, jusqu’où je voulais et pouvais aller dans le partage de mon vécu et ma vulnérabilité. Je me suis souvent répété qu’avec ma profession de travailleuse sociale, je devais me montrer solide et forte ! Aider les autres fait partie de mon quotidien depuis plus d’une décennie et je te confirme que plusieurs événements ont mis à l’épreuve mes capacités d’adaptation depuis que je pratique cette profession ! Tu vois ou je veux en venir ? Qu’avant d’être une travailleuse sociale je suis HUMAINE ! Une humaine avec ses couleurs, sa personnalité, ses fragilités, ses vulnérabilités, son vécu et son histoire. Une histoire unique comme la tienne.


Petite fille deviendra grande


Lorsque je remonte dans mes souvenirs, je me vois comme une petite fille pétillante, énergique, intense et très anxieuse ! J’ai toujours été très déterminée et surtout entêtée ! Je tiens à préciser que ma tête de cochon m’a été léguée génétiquement par mes 2 parents, alors tu imagines le niveau élevé d’entêtement qui coule dans mes veines ? J’étais un petit bout de fillette très intense avec tout un caractère ! Cependant, je suis devenue une adulte pleine de ressources, mais avec quelques défauts de fabrication ! Ma mère me raconte souvent des anecdotes de mon enfance et comment j’étais gamine. Une chose qui ressort et qui n’a que très peu changé est que je veux faire les choses seule, sans demander d’aide. Il paraît que dès que j’ai été en mesure de faire une phrase de 2 mots je disais (et je dis toujours) « Chus capable ». Rapidement, j’ai voulu être autonome et mener ma vie comme je le souhaitais. Ça, c’était à l’âge de 16 ans. Ce qui était une force durant mon enfance m’a joué des tours à l’âge adulte. Parfois certaines situations demandent d’être vécues à plusieurs !


Situation de handicap émotionnel


Dernièrement, j’ai eu à compléter un formulaire de demande de supplément d’allocation pour enfant handicapé et j’ai eu à documenter les situations de handicap de mon fils. Bon, un parallèle douteux, je te l’accorde, mais laisse-moi t’expliquer. Je suis en situation de handicap émotionnel, voilà c’est dit. Je dois te dire que dans le cadre de mon travail je suis EXCELLENTE pour accueillir l’autre et l’accompagner dans la gestion/régulation de ses émotions, mais lorsque mon tour arrive OH MY GOD ça se corse ! Je suis une émotive, une fille sensible, mais tellement incompétente lorsque le temps est venu d’exprimer mes émotions ! Plus souvent qu’autrement je les garde bien enfouies dans une boule qui me serre la poitrine et elles débordent en cas de trop-plein. C’est-à-dire 4-5 jours à chaque mois. Misère. Trêve de plaisanterie, on m’a souvent dit que j’étais « Trop » sensible, «Trop» émotive, «Trop» intense. À chaque fois j’ai le sentiment de n’être pas «Assez». Pour moi «Trop» signifie «Pas assez». J’ai envie de me sentir ASSEZ. Point. Tu as le droit de te sentir ASSEZ. Nous avons tous et toutes la liberté de nous sentir ASSEZ. J’ai envie de te dire que cette petite voix dans ta tête qui essaie de te faire croire le contraire, tu ne dois pas l’écouter. Au même titre que toutes ces personnes qui s’adressent à toi en te mettant une étiquette de «Trop».


Mettre un genou à terre


Lorsque nous vivons une épreuve qui nous ébranle, nous avons tous notre propre façon de réagir. Nos capacités d’adaptation diffèrent d’une situation à l’autre, mais également d’une personne à l’autre. Il y a autant de façon de réagir à un événement que d’humain sur terre. Fascinant. Dans ma vie, j’ai vécu quelques événements marquants qui m’ont « shaker » légèrement. Je suis sarcastique. J’ai été brassée pas mal par la vie. Ce qui m’a mené à 3 arrêts de travail. Ben oui 3. Ce n’est pas le cœur rempli de joie que je te fais cette confession. Je ne compte plus le nombre de fois que j’ai effacé cette phrase pour la réécrire. Aujourd’hui, j’ai choisi d’être dans mon authenticité. Aujourd'hui, j'ai voulu que TOI tu te sentes moins seul dans ce que tu vis. Parce que contrairement à ce que l'on peut se faire croire ou dire, mettre un genou à terre ne fais pas de nous une personne «faible». Mettre un genou à terre signifie que nous n'avons pas écouté cette petite voix qui nous rappelait de ralentir, d'écouter nos besoins et de mettre nos limites. Mettre un genou à terre signifie «j'ai besoin d'aide».


3 fois…


3 fois où je n’ai pas écouté mes limites ni respecté mes besoins. 3 fois où mon corps et mon esprit m’ont crié haut et fort de ralentir, de demander de l’aide. 3 fois où j’ai laissé ma batterie se décharger à un point tel que mon quotidien ressemblait à l’Everest. 3 fois où j’ai appris. Appris à prendre soin de moi. À me choisir. À me prioriser. 3 fois qui font partie de ma vie, de mon histoire. 3 fois qui m’ont fait grandir, évoluer, devenir.

Apprendre à vivre avec l’anxiété


Et puis j’ai appris. J’ai expérimenté. Je me suis relevée. J’ai accepté. J’apprends à me choisir et me respecter CHAQUE jour un peu plus. J’apprends à nommer mes besoins et ça goute tellement bon. Je me rends compte que je suis écoutée, entendue et respectée. Chaque jour je baisse un peu plus ma garde. Je souris, je respire, je me détends et je revis. Chaque jour je prends la responsabilité de mes choix, mes décisions. Chaque jour je demande de l’aide, je nomme mes besoins et mes limites. Chaque jour je me connecte à mes valeurs fondamentales qui sont la fondation de qui je suis au plus profond de mon être. Chaque jour je prends du temps pour moi. Chaque jour je m’imprègne de chacune des parcelles de mon être, de mon unicité. Chaque jour je me connecte à ma valeur, mon potentiel, mes forces et mon courage.

211 vues0 commentaire
Post: Blog2_Post
bottom of page