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Raconte-moi ton histoire : vivre avec le trouble de personnalité limite

Dernière mise à jour : 17 juil. 2022

« La vie ce n’est pas d’attendre que les orages passent, c’est d’apprendre comment danser sous la pluie. » — Sénèque

Crédit photo Cathy Bélanger, photographe Lifestyle

Aujourd’hui, j’ai fait une belle rencontre et je veux te raconter


Te raconter une histoire, son histoire. Cette magnifique humaine m’a demandé de partager son vécu, son parcours de vie dans le but de sensibiliser les gens à sa réalité. Quel fardeau lourd à porter que celui de ressentir chaque jour, chaque minute, chaque seconde, l’étiquette de trouble de personnalité limite qui lui est tatoué sur la peau. Un tatouage invisible à l’œil nu, mais si imprégné profondément que la personne qui le porte le ressent à un point tel qu’il lui semble impossible à cacher.


Quand le sentiment de vide fait mal


Apprendre à vivre avec un sentiment de vide, un vide qui ne se remplit jamais totalement. Un mal de vivre, une boule dans le ventre, une souffrance qui ronge l’intérieur. Une envie de disparaître, que la souffrance cesse enfin. Pourquoi ça fait si mal ? Pourquoi je n’arrive pas à m’apaiser ? C’est viscéral et insoutenable. Ce sentiment de vide provoque une douleur si intense et si difficile à contrôler qu’elle peut mener la personne à poser des gestes pouvant porter atteinte à sa vie. Quand la vie est un fardeau et que la seule option devient celle de ne plus exister. J’ai envie de te dire de rester, de vivre, de t’aimer et de te pardonner. Te pardonner à toi et aux autres. De continuer à partager tes parcelles de licorne et tes magnifiques couleurs de l’arc-en-ciel. Tu es unique. Tu es importante. Tu as une mission sur cette terre. Tu as un « Why » ton « Why ».


La maison des intempéries


Es-tu déjà entré dans la maison des intempéries ? C’est un endroit où la météo passe d’ensoleiller à orageux en l’espace d’un clignement d’yeux. C’est un endroit parfois sombre, parfois lumineux. C’est un endroit où tout est noir ou blanc, sans aucune nuance de gris. Lorsque le soleil y brille et qu’un arc-en-ciel traverse le salon, l’ambiance qui règne est légère et douce, mais lorsque le vent se lève, le climat devient orageux en un claquement de doigts. Ai-je été trop ? On me dit toujours que je suis trop. Je dois être trop. J’ai perdu le contrôle… encore une fois. Une vie remplie de débordement et de tempête émotionnelle.

« Les personnes ayant un trouble de personnalité limite peuvent être chaleureuses comme le soleil ou tumultueuses comme une tornade. Parfois elles sont comme ça pendant quelques minutes, mais d’autres fois cela peut durer plusieurs jours. Elles sentent souvent qu’elles n’ont aucun contrôle sur elles-mêmes, comme elles n’ont aucun contrôle sur la température, parce que leurs émotions sont trop fortes. » Extrait du livre: La maison des intempéries. Auteurs: Lise Laporte, PhD et Ronald Fraser, MD

Le combat d’une vie


Aussi difficile que cela peut l’être pour une personne ayant un TPL, chaque petite réussite demeure une victoire. Une réaction tempérée, une émotion gérée, un geste mieux calculé. La gestion et la régulation des émotions demeurent un grand défi pour la personne ayant un TPL et ses relations en sont grandement affectées. Des relations parsemées de doute, de méfiance, de difficulté à interpréter les comportements, les paroles et les gestes de l’autre. Une tendance à se questionner sur les intentions de l’autre, à se sentir envahi par toutes ces interprétations qui peuvent mener la personne atteinte d’un TPL à ressentir un grand sentiment de persécution à son égard. Lourd à porter tu ne trouves pas ?

Quand le TPL n’arrive pas seul


Pourquoi ne pas y ajouter de l’anxiété et un trouble des conduites alimentaires, tant qu’à y être ! J’y mets un brin d’ironie, cependant cette réalité est très fréquente et la plupart du temps d’autres diagnostics se greffent au TPL. Tout cela est intimement lié à la perception et à l’image de soi qui demeurent très fragiles. Un désir viscéral de plaire, d’être remarqué, aimé, désiré. Un désir profond d’entrer dans le moule, d’être comme les autres, d’être ACCEPTÉ par les autres. Une impulsivité si incontrôlable que la personne pose parfois des gestes irréfléchis, empreints de risque pour sa santé et sa sécurité.

Apprendre à vivre avec un TPL, c’est possible !


Et un matin, tu te lèves avec l’envie que les choses changent. Et un autre matin tu te lèves avec le désir de comprendre ce qui t’habite, te hante et d’y trouver des solutions. Parce que tranquillement tu te fais à l’idée de te voir autrement, plus sereine et paisible. Tu ouvres ton cœur, ton esprit et tu expérimentes. Tu apprends à faire confiance, aux autres et à toi-même. Tu apprends à doser, à te contrôler, à mesurer, à intégrer quelques nuances de gris entre le blanc et le noir. Tu apprends à exprimer aux autres tes besoins et tes limites avec douceur et compassion. Tu apprends à te respecter et te prioriser. Tu apprends à accueillir la vie qui s’ouvre devant toi et accepter toutes ces opportunités de grandir et d’évoluer. J’ai confiance en toi et j’ai la conviction que la vie sera plus douce avec toi. Merci pour ta générosité, ton humanité, ta chaleur et ton authenticité qui m’ont transpercé le corps et le cœur.

« Dans la vie, on a toujours le choix : aimer ou détester, assumer ou fuir, avouer ou mentir, être soi-même ou faire semblant. » — Nelson Mandela
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